Et maintenant la Coupe du Monde

Le XV de France a clôturé son tournoi des VI Nations avec une troisième défaite en 5 matchs. Défaits 55-35 par les Anglais à Twickenham, les Bleus ont cependant laissé entrevoir de belles choses qui apportent une lueur d’espoir en vue de la Coupe du Monde.

Qui pour défendre le coq bleu à la Coupe du Monde ? © CC / Google Images

Le 19 mai, Philippe Saint-André annoncera une liste de 36 joueurs appelés à participer au stage de préparation de la Coupe du Monde (18 septembre-31 octobre). Il a reconnu qu’il connaissait déjà 80 à 85% de son groupe. Voici un petit tour d’horizon des hommes dont le nom sera prononcé par le sélectionneur national lors de l’annonce.

Les avants : peu de surprises à prévoir

La première ligne est certainement le domaine dans lequel le staff du XV de France a le plus de certitudes. A droite, Nicolas Mas et son expérience seront de nouveau présent au rendez-vous mondial (après 2007 et 2011). Ecarté du groupe bleu pour le début du Tournoi, il a été rappelé pour le match contre l’Italie. Son apport en expérience aura été primordial lors des phases de conquête face aux Italiens puis aux Anglais. A ses côtés, on retrouvera très probablement Uini Atonio et Rabah Slimani (bien que blessé, ce qui le privera de la fin de saison). A gauche, Eddy Ben Arous a validé son billet pour la Coupe du Monde lors de ce tournoi. Ses qualités de grattage sont très précieuses. Vincent Debaty a lui aussi gagné sa place après sa performance stratosphérique face à l’Angleterre couronnée d’un essai de 80m. La troisième place devrait se jouer entre Alexandre Menini et Thomas Domingo. Le Toulonnais semble néanmoins avoir une longueur d’avance dans l’esprit de PSA. Enfin au talon, sauf blessures, les trois noms sont déjà connus. Guilhem Guirado qui a franchi un cap lors de ce Tournoi sera présent, tout comme Benjamin Kayser jamais décevant avec le maillot bleu. Le dernier spot reviendra à Dimitri Szarzewski pour apporter toute son expérience acquise lors des deux précédentes Coupe du Monde.

En deuxième ligne, la principale question sera d’appeler ou non Pascal Papé. Le vice-capitaine du XV de France est une pièce essentielle du système de PSA, mais le carton jaune et les 10 semaines de suspension récoltés en Irlande pourraient lui porter préjudice. Cependant, son vécu et sa malice seront des éléments qui feront pencher la balance en sa faveur. A ses côtés, on retrouvera l’indéboulonable Yoan Maestri. L’apport en touche d’Alexandre Flanquart lui assure sa place pour préparer la Coupe du Monde. La quatrième place se jouera entre trois hommes : Jocelino Suta, Sébastien Vahaamahina et Romain Taofifenua. L’entrée en jeu et l’essai de ce dernier face à l’Irlande font de lui le favoris de ce trio.

Peu de surprises sont à attendre en troisième ligne. Le capitaine Thierry Dusautoir sera bien évidemment présent. Le plaqueur fou Bernard Le Roux sera lui aussi du rendez-vous. Défenseur invétéré, il est l’homme de base de la défense du XV de France. Yannick Nyanga sera également dans ce groupe. Présent lors de la préparation de chacun des matchs du Tournoi, il avait été à chaque fois écarté du groupe lors de l’annonce des 23. Alexandre Lapandry, Fulgence Ouedraogo, Wenceslas Lauret ou Antoine Burban sera le quatrième flanker. Le Clermontois réalise une grosse saison. En numéro 8, Damien Chouly devrait être présent. Titulaire lors du début du Tournoi, il a perdu sa place pour les deux derniers matchs au profit du jeune Rochelais Loann Goujon. Pas impressionné par sa première à Twickenham, toujours dans l’avancée, il a lui aussi validé son billet pour la Coupe du Monde. Enfin, Louis Picamoles sera lui aussi de retour, si les blessures qui le gênent depuis un an le laissent tranquille. Sinon, ce sera Charles Ollivon.

Thierry Dusautoir est assuré de participer à la Coupe du Monde © CC / Google Images

La charnière : les absents ont toujours tort (ou pas !)

A la mêlée, ce ne sont pas les possibilités qui manquent. Mais combien d’entre eux méritent vraiment leur place ? Le premier d’entre eux est Morgan Parra. Le joueur de Clermont totalise 59 sélections à seulement 26 ans. Déjà présent en Nouvelle-Zélande en 2011, ses qualités de buteur (domaine dans lequel la France a plus que failli pendant les VI Nations) ne sont qu’un argument supplémentaire en sa faveur. Egalement buteur fiable, Maxime Machenaud pourrait faire son retour en bleu plus d’un après sa dernière apparition. Sébastien Tillous-Borde, qui a enfin compris que le rugby ne se résume pas qu’à pousser de la fonte, devrait les accompagner. Auteur d’un Tournoi très décevant, Rory Kockott a très certainement perdu sa place.

A l’ouverture, cela pourrait être tout le contraire du célèbre adage qui pourrait s’appliquer au cas de François Trinh-Duc. Ecarté du groupe France depuis plusieurs mois et victime d’une fracture du tibia à l’automne, le Montpelliérain a lui aussi beaucoup d’expérience à apporter à ce groupe et son gros jeu au pied ne sera pas de trop pour la France. Jules Plisson devrait également être présent. Le blondinet du Stade Français avait réalisé un bon Tournoi 2014. Revenu chez les Bleus pour le match contre l’Italie, il avait effectué une bonne seconde période. Contre l’Angleterre, il avait commencé sur les mêmes bases avant d’être découpé dans le sens de la largeur par Courtney Lawes. A leurs côtés, les déceptions Camille Lopez et Rémi Talès pourraient permettre à Pierre Bernard (déjà appelé à quelques reprises) ou à Jonathan Wisniewski (meilleur réalisateur du Top 14) de faire leur apparition dans cette liste.

François Trinh-Duc (enfin) de retour ? © CC / Google Images

Les arrières : beaucoup de certitudes

Au centre du terrain, on devrait a priori retrouver cinq joueurs dont les noms sont connus. Tout d’abord, Wesley Fofana sera de ceux-là. Bien que décevant sur ses dernières sorties, il n’en reste pas moins un des hommes de base depuis la prise de fonctions de PSA. Maxime Mermoz, lui, revient à son meilleur niveau. Son match face à l’Angleterre en est la parfaite illustration. Désormais davantage cantonné à un rôle d’impact player, le surpuissant Mathieu Bastareaud conserve sa place, tout comme le jeune Gael Fickou. Enfin, le dernier larron sera Alexandre Dumoulin. Encore faudrait-il qu’il soit épargné par les blessures qui le minent depuis sa tournée de novembre de haut niveau. Si jamais, il ne pouvait tenir sa place, Rémi Lamerat, Aurélien Rougerie et Jonathan Danty seront à la lutte pour récupérer le poste vacant.

Deux matchs ! Seulement deux matchs, dont un monumental face à l’Angleterre, auront suffi à Noa Nakaitaci pour valider son billet pour la Coupe du Monde. Yoan Huget sera du voyage, sans aucun doute. Titulaire lors des 17 derniers matchs, il n’a aucun souci à se faire. Enfin, le troisième ailier sera soit Teddy Thomas soit Sofiane Guitoune, avec un avantage pour le premier et ses qualités de finisseur.

Pour terminer, les deux arrières sont d’ores et déjà connus : Scott Spedding et Brice Dulin. Le Bayonnais a réussi à s’imposer par ses qualités de relanceur comme l’attestent les plus de 100m parcourus contre l’Angleterre. Dulin est lui aussi un très bon relanceur, mais dans un registre différent. Lui est plutôt dans l’évitement. Quoi qu’il en soit, il devrait faire partie de ce groupe.

Scott Spedding s’est imposé à l’arrière du XV de France © CC / Google Images

Cyril CAMACHO

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